Comment éviter l’épuisement pendant le confinement suite à l’épidémie de coronavirus ? Vous trouverez dans cet article 3 “trucs” pour faire face au stress généré par cette période de crise.
Depuis jeudi dernier les allocutions du président se succèdent. Pour ceux qui, comme moi, n’en n’avaient pas encore pris pleinement la mesure, la pandémie de coronavirus devient réelle. Successivement sont annoncés : la fermeture des écoles, des commerces et lieux non essentiels, l’obligation de télétravailler quand c’est possible et enfin l’interdiction des sorties non indispensables : le confinement.
D’un coup, toutes nos habitudes sont bouleversées. Les rues désertes et les files devant les magasins d’alimentation font penser à un film de seconde guerre mondiale. Les regards inquiets en coin et tissus devant la bouche, à un roman historique sur la peste noire. La psychose gagne la population qui se précipite dans les magasins armés de gants et masques pour faire des stocks de papier toilette, pâtes et farine.
Si vous avez réussi à ne pas sombrer dans la peur, il reste tout de même qu’il va falloir gérer ce changement soudain dans votre vie pour ne pas finir épuisé suite aux mesures prises face à la pandémie de Coronavirus.
Dans cet article, je vous propose 3 « trucs » pour éviter l’épuisement pendant cette période de grand chamboulement de nos vies.
ASTUCE 1 POUR EVITER L’EPUISEMENT : ACCEPTER QUE PENDANT LE CONFINEMENT, TOUT SERA DIFFERENT
Le premier risque : s’épuiser en essayant de faire « comme avant ».
Quand les premières mesures ont été annoncées, spontanément, je me suis mise à chercher des solutions pour maintenir mon activité « comme avant » tout en prenant en compte les nouvelles contraintes. Tant qu’il s’agissait de ne pas serrer la main à mes clients, c’était possible. Quand il a fallu rester à la maison et faire la classe aux enfants en plus de télétravailler, j’ai compris qu’il faudrait repenser tout ce qui avait été prévu.
Alors qu’il est évident que nous devons repenser notre activité professionnelle, qu’est-ce qui fait que nous résistons à cette idée ? Qu’est-ce qui explique que certains pensent encore qu’ils pourront maintenir leurs objectifs coûte que coûte et risquent de s’épuiser ?
La résistance au changement : les 9 étapes d’un processus de deuil
C’est simple, tout changement nécessite une période d’intégration. Tout comme lors d’un deuil, nous passons par des phases successives que sont le déni (phase de résistance), l’abattement (acceptation) et la reconstruction (cf la courbe de résistance au changement basée sur la courbe du deuil d’Elisabeth Kubler Ross ci-dessous). Vous retrouverez d’ailleurs ces phases dans l’article sur les 7 étapes du burn out.
Si nous restons trop longtemps dans la phase de déni nous risquons de nous épuiser : de dépenser toute notre énergie à maintenir ce qui avait été décidé, en vain. Les cartes que nous avons en main ont changées, nous devons changer notre façon de jouer.
Alors comment remonter la pente de la courbe du changement ?
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Accepter que ce sera différent et sortir du déni
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Décider d’en faire quelque chose de bon
Accepter que ce sera différent ET FAIRE LE DEUIL QUE CE QUE VOUS AVIEZ PREVU
Accepter que ce sera différent, c’est faire le deuil de tout ce que vous aviez prévu, planifié, pensé. Cela vous semble injuste ? Cela vous fait peur ? Cela vous rend triste ? C’est normal ! Ce sont les phases de la courbe du changement. Passer par ces étapes est la preuve que le processus opère et que vous êtes sorti de la phase de déni.
Exprimez vos émotions, criez, pleurez et parlez-en à votre conjoint, des amis. Laisser votre corps exprimer ce qu’il ressent et dire ce que vous vivez vous aidera à mieux passer cette étape. N’hésitez pas à chercher des soutiens psychologiques extérieurs si nécessaires. Psychologues, coachs, peuvent consulter à distance. Des ressources sont disponibles sur internet comme par exemple formation gratuite à l’EFT (Emotional Freedom Technique) offerte par l’IFPEC.
Décider d’en faire quelque chose de bon
Une fois la phase de décompression passée, ce qui permet de transformer cette épreuve est de choisir d’en faire quelque chose de bon.
Demandez-vous : Quels bénéfices, quelles opportunités, puis-je tirer de cette période ? Par exemple : passer plus de temps avec vos enfants, vous remettre à lire, à peindre, jardiner, faire plus de sport, se remettre en contact (téléphonique) avec des amis de longue date etc…
Si votre avenir est incertain et que cela vous angoisse, ne cherchez pas trop loin, concentrez-vous sur l’instant présent. Plus tard, vous pourrez-vous demander, qu’est-ce qui n’aurait pas été possible sans cette épidémie ?
Je suis entrepreneure et faire face à la perte de son chiffre d’affaire (plusieurs contrats annulés sur seule la journée d’hier) et le constat qu’il sera difficile de travailler pour remonter la pente tout en s’occupant des enfants n’est pas facile à digérer. Pourtant, je choisis de regarder ce que cela peut m’apporter de bon dans l’instant présent : profiter de mes enfants, me remettre à écrire (cela faisait 3 mois que je n’avais pas publié d’article), faire du sport (dans la limite où cela est autorisé). Peut-être aurai-je quelques créneaux pour commencer à écrire ce livre qui attend déjà depuis 2 ans, mais pas sûr que la garde des enfants me le permette.
A vous : quels sont les opportunités et/ou bénéfices que vous pouvez tirer de cette situation ?
ASTUCE 2 POUR EVITER L’EPUISEMENT : PRENDRE SOIN DE SOI PENDANT LE CONFINEMENT
Ces changements aussi brutaux qu’inattendus ne sont pas facile à vivre. Le stress lié à la peur de la contamination, au confinement, aux impacts professionnels, puise dans votre énergie. Prendre soin de soi dans ces périodes mouvementées est essentiel. L’oublier vous expose au risque d’épuisement.
Prendre soin de soi, c’est indispensable en période de stress prolongé
Lorsque le stress dure dans le temps et devient chronique, les ressources du corps s’épuisent. Pour éviter cela, écouter son corps, ses besoins et prendre soin de soi est indispensable. Tout comme dans un avion, il est recommandé de mettre VOTRE masque avant de porter assistance aux personnes qui vous entourent, prendre soin de vous avant de régler les problématiques environnantes est important. Alors n’oubliez pas de mettre au cœur de votre agenda des pratiques pour vous faire du bien. My HappyJob propose 11 pratiques pour réduire votre stress pendant l’épidémie de Coronavirus. Vous trouverez en dessous de cet article un lien vers l’ebook gratuit « 21 jours pour prendre soin de soi ».
Prendre soin de soi, permet d’être plus performant
Vous pensez que c’est égoïste de penser à soi ? Pourtant, revenir à soi et baisser la pression permet d’avoir l’esprit plus clair, de prendre des décisions plus rationnelles et de développer votre créativité. Et si vous sortiez désherber votre jardin ou faire un jogging plutôt que de ruminer ? Hier soir, faire un tour de marche rapide dans la nature m’a permis de voir avec beaucoup plus d’humour la pénurie de papier toilette. NB : pénurie qui n’est pas réelle en France.
Pour en savoir plus sur ce point vous pouvez lire cet article sur le slow business : comment ralentir permet d’être plus efficace.
Quoi qu’il arrive il est toujours possible de trouver un créneau pour soi
Vous pensez que tout ça c’est très bien, mais vous n’avez pas le temps ? Justement, une des leçons que j’ai apprises en faisant le challenge 21 jours pour prendre soin de soi, c’est qu’il est toujours possible et même facile de trouver des opportunités de se faire du bien dans une journée. Le plus important est d’y penser et de le planifier en avance. C’est le principe du bocal de cailloux. Si vous ne connaissez pas encore l’histoire du bocal de cailloux, vous trouverez cette histoire ici : capsule #2 – 21 jours pour prendre soin de soi.
Et si nous relancions tous en ensemble le challenge 21 jours pour prendre soin de soi ? Le principe est simple, tous les jours pendant 21 jours, vous faites une action qui vous fait du bien. Pour se soutenir, je vous propose de partager sur le « groupe FB 21j pour prendre soin de soi » ce que vous décidez de faire pour prendre soin de vous. Pour vous y aider, n’hésitez pas à télécharger le ebook gratuit « 21 jours pour prendre soin de soi ».
A vous : quel est votre plan d’action pour prendre de soin de vous régulièrement pendant le confinement ?
ASTUCE 3 POUR EVITER L’EPUISEMENT : DEVELOPPER LA SOLIDARITE
Aider les autres pour sortir de la psychose
Se sentir utile, être en relation avec les autres et se concentrer sur ce que nous pouvons faire concrètement permet de garder les pieds sur terre et d’éviter la psychose.
Si vous vous trouvez démuni et inutile pendant cette période de confinement, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour aider les autres et contribuer. C’est ainsi que se multiplient les articles et propositions en ligne pour vous apporter des solutions face aux événements (école en ligne, conseils de nutrition face au stress, théâtre en ligne etc…).
Même si vous n’êtes pas blogueur, conférencier ou thérapeute, vous pouvez agir auprès de vos proches et de votre réseau. Par exemple, mes parents ont proposé aux enfants de leur raconter des histoires et de faire des activités créatives (zen dessin) via skype. Pour ma part, j’ai proposé de créer un forum d’entre-aide avec l’association de femmes entrepreneures dont je fais partie. Vous pouvez aussi simplement appeler un ami qui est en une posture difficile face à cette crise pour prendre de ses nouvelles. D’ailleurs, se sourire, communiquer, s’entraider n’est pas interdit.
Et vous, que pouvez-vous faire pour aider les autres ?
Exprimer ses besoins clairement pour baisser les tensions
En période de stress, nos émotions font les montages russes et nous devenons plus irritables. Alors comment exprimer clairement et calmement vos besoins auprès de vos proches ? Voici quelques conseils issus de la Communication Non Violente avec la méthode OSBD :
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O comme Observation : décrire les faits, la situation sans la juger
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S comme Sentiment : expliquer l’impact que cela a sur vous : vos sentiments
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B comme Besoin : identifier et exprimer votre besoin
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D comme Demande : faire une demande réaliste, concrète, précise et formulée positivement
Exemple 1 : Quand les enfants m’interpellent toutes les 5 minutes, je ne peux pas me concentrer sur mon travail. Je me sens en colère parce que je me sens seule à devoir gérer la classe et mon travail. J’aimerais que l’on s’organise pour avoir chacun des plages de travail. Serais-tu d’accord pour que je travaille le matin pendant que tu t’occupes des enfants et d’échanger l’après-midi ?
Exemple 2 : Quand j’ai appris que je devais fermer le magasin, je me suis senti en état de stress. Je me sens débordé par l’ampleur de la tâche. J’ai besoin d’aide pour savoir ce que je dois faire. Aurais-tu un peu de temps pour m’aider à chercher les informations sur internet ?
Demander de l’aide et développer ses soutiens
Vous pouvez utiliser cette même structure pour demander de l’aide à votre entourage. Développer ses soutiens psychologiques, émotionnels et techniques est important pour faire face au stress chronique. A qui pouvez-vous parler de ce qui vous préoccupe ? qui peut vous aider techniquement ?
Vous pensez qu’il y a des situations bien pires que la vôtre et que vous n’avez pas à vous plaindre. C’est sans doute vrai. Mais il n’est pas nécessaire d’attendre d’être dans une situation grave pour demander de l’aide. Il y a d’ailleurs plein de personnes disposées à vous rendre service sans que cela ne gène les actions menées contre le coronavirus. Ces liens que vous tisserez dans cette situation exceptionnelle vous permettront de grandir tous ensemble.
A vous : De quoi avez-vous besoin pour traverser cette épreuve sans vous épuiser ? Quels soutiens psychologiques, émotionnels et techniques pouvez-vous activer ?
CONCLUSION
Ces événements nous bouleversent, changent le cours de nos vies bien organisées, génèrent des émotions désagréables, c’est vrai. Et si c’était aussi une opportunité ? Une opportunité pour prendre soin de soi, pour repenser le travail différemment, pour créer plus de solidarité entre nous.
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Bien vu pour la CNV, toujours utile dans les situations tendues de communication. Et forcément particulièrement d’actualité.
Merci pour ces conseils et cet article qui peut être utile en ces temps perturbés. Y a comme un air de lâché prise, non?
Oui Marie-Laure, apprendre à lâcher prise, pas facile. Finalement le coronavirus nous donne une belle opportunité de travailler cela.
Effectivement, s’arrêter de ruminer, et se poser la simple question « et si c’était une opportunité » change complètement notre réalité…. 🙂
Merci Astrid