Trentenaires, millenials, génération Y, pourquoi sont-elles au bord du burn out ? Des pistes dans cet article pour comprendre le phénomène.
Quand j’ai commencé à parler de burn out autour de moi, j’ai été frappée par une chose : la plupart des personnes qui me répondaient « moi aussi, j’ai vécu cela » étaient des femmes de ma tranche d’âge. Mais pourquoi cette épidémie de trentenaires au bord du burn out ? J’ai cherché sur internet des éléments pour comprendre. Je vous livre dans cet article ce que j’ai pu en tirer qui résonnait avec mon histoire.
LES FEMMES, CANDIDATES PRIVILEGIEES POUR LE BURN OUT ?
Les femmes seraient deux fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de burn out, indique un bulletin de l’institut national de veille sanitaire de 2012. Sommes-nous réellement plus nombreuses à le vivre ou juste plus enclines à le verbaliser ? L’étude ne le dit pas.
LA CHARGE MENTALE
Cause N°1 invoquée : la charge mentale ! On parle de plus en plus sur les réseaux sociaux, notamment avec le buzz des images humoristiques d’Emma sur le sujet. Les hommes participent de plus en plus aux tâches ménagères. Mais force est de constater que, dans beaucoup de familles, les femmes, restent la tour de contrôle de la gestion de la maison. Choisir la nounou, gérer la femme de ménage, prévoir la liste des courses, répondre aux appels de l’école quand loulou est malade… la liste est longue. Cela occupe beaucoup de place dans le cerveau des working girls. Les urgences domestiques à gérer s’accumulent à la charge parfois déjà lourde du travail. Résultat, plus une minute pour soi et l’épuisement en vue.
LE MYTHE DE WONDER WOMAN
L’étude “Women in Society” lancée par le magasine Elle en 2014 a montré que la première pression sociale ressentie par les femmes était : « réussir sa vie professionnelle ». Alors que nos mères se faisaient un point d’honneur à « travailler », notre génération veut « faire carrière ». Et pour autant, nous ne sommes pas prêtes à abandonner notre rôle de mère. Alors comment gérer à la fois la maison, les enfants, notre couple et notre carrière professionnelle ?
J’ai longtemps cru que j’étais Wonder Woman, que je pouvais tout faire parfaitement bien, qu’il suffisait de vouloir pour pouvoir et que mes forces étaient infinies… Je me trompais !
Voici le texte que j’avais écrit en 2016 au sujet de Wonder Woman lors de mon arrêt maladie :
Wonder Woman est merveilleuse, elle est belle, jeune et excelle dans tout. C’est une maman douce et accomplie qui ne s’énerve jamais et applique les principes de l’éducation positive. Elle a fait de brillantes études et occupe un poste important dans lequel elle s’investit beaucoup. Grâce à elle les choses avancent. Elle est sportive et mince. Elle a une vie de couple rose comme au premier jour. Elle s’habille en tailleur avec des talons (pas trop hauts pour pouvoir courir entre les réunions, mais pas assez confortables pour pouvoir être à l’aise). Wonder Woman est plutôt féministe et ne se laisserait jamais damer le pion par un homme. Elle dépense une énergie folle pour être au moins à la même hauteur même si elle travaille à 80% pour gérer la maison et les enfants le mercredi. Wonder Woman a pris un sacré coup à son image depuis la naissance de ses enfants. Mais elle le cache avec de l’anticernes et un collant ventre-plat. Elle tient le coup, comme si de rien n’était.
LE CLUB DES “JE NE SAIS PAS DIRE NON”
Un autre indice pourrait-être dans cette étude reprise par le site slate. Elle indique, qu’au travail, les femmes seraient plus nombreuses que les hommes à ne pas savoir dire NON. “Elles accomplissent bien plus que leurs collègues masculins toutes les petites tâches que personne ne veut faire, et qui ne mènent à aucune promotion”, rapporte le site. Affaire à méditer…
GENERATION Y, PREDISPOSEE AU BURN OUT ?
Naître dans un monde où tout est possible et disponible un seul clic n’a pas que des avantages. Depuis plusieurs mois, les articles et vidéos font le buzz sur le sujet de la génération Y et du burn out. Les causes généralement invoquées : l’hyper-connexion, le multi-tâche et l’instantané avec internet et le smartphone. Impossible de faire une pause dans cet environnement qui nous abreuve d’informations et où tout va de plus en plus vite.
Il y a 10 ans, lorsque je voulais lire une publication scientifique, je lisais le résumé sur internet et je la commandais à la bibliothèque. Je la recevais quelques jours plus tard par courrier. Pour la génération précédente, il fallait se déplacer à la bibliothèque pour lire les résumés et choisir celle qui nous intéressait et la photocopier. Aujourd’hui en quelques clics nous recevons le PDF directement dans notre boîte email. Plus de contact humain, plus une seconde de répit. Le monde s’accélère et les corps ont du mal à suivre.
De même les réseaux sociaux et les filtres que l’on applique sur les photos renvoient une image de perfection inatteignable de la société où chacun semble aller de succès en succès.
Enfin, l’e-réputation, le blurring (effacement de la vie professionnelle et personnelle) et le phubbing (consulter son téléphone quand quelqu’un nous parle) sont les nouveaux challenges avec lesquels nous devons apprendre à vivre.
A cela s’ajoute la crise économique, la difficulté de trouver un emploi stable et l’incertitude face à son avenir professionnel dans un monde en mutation.
CONCLUSION
Explorer le juste équilibre entre la vie professionnelle, familiale et personnelle. Accepter de ne pas être parfaite. Apprendre à dire NON, à déléguer. Se sentir au même niveau que les hommes sans avoir à le démontrer. Apprendre des changements de l’ère du numérique… Autant de challenge que les milléniales ont a surmonter pour éviter le burn out.
Bien que, comme je vous le disais en introduction je constate que nombre de mes amies et collègues ont vécu des périodes de burn out, je pense qu’il serait faux de penser que les hommes ou les autres générations ne sont pas concernés.
Et quand à la génération Z (nés à partir de 1995), Didier Pitelet dit qu’”ils travailleront autant que leurs aînés à condition d’y trouver un intérêt et de donner du sens à leur quotidien ». Si cela se vérifie, trouver de l’intérêt et donner du sens au quotidien me semble une bonne façon de lutter contre le burn out.
A suivre : 7 astuces pour retrouver de l’énergie quand on est une maman épuisée.
Et vous êtes-vous qu’en pensez-vous ? Vous reconnaissez-vous dans ces portraits ?
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photos : Pixabay
Ton texte sur Wonder Woman m’a beaucoup touchée. Je trouve ça dramatique qu’autant de femmes (et d’hommes tout de même) soient aujourd’hui convaincus que pour être heureux il faille être un Super Héro.
On peut-être Super sans être un(e) Héro(ïne) !! Juste en étant soi-même et à l’écoute de ses besoins et de ses limites.
Merci Valentine. Tu as tout à fait raison.
Effectivement, je suis dans cette tranche d’âge et il y a bien des moments où je me sens dépassée… trop de choses, trop d’attente, trop de perfection, trop, trop, trop… et au bout d’un moment la vie nous rattrape d’une façon ou d’une autre. En espérant que les futures générations arriveront à avoir un mode de vie plus « slow »