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Burn out ou dépression ? Quelle différence ?

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Quelle est la différence entre le burn out et la dépression ? Pourquoi la mention dépression est-elle parfois mentionnée sur un arrêt de travail pour burn out ? Est-ce la même chose ? Pas toujours facile de faire la différence. Dans cet article j’aborde les définitions des 3 troubles qui ont des symptômes communs avec le burn out : la dépression, l’anxiété généralisée et le stress post traumatique.


SUIS-JE EN BURN OUT OU EN DEPRESSION ?

Vous vous sentez épuisé, fatigué, déprimé. Vos humeurs font le yoyo. Alors peut-être vous demandez-vous si vous ne seriez pas en burn out ou en dépression ? ou alors peut-être vous a t’on dit que vous étiez en burn out (ou épuisement professionnel) et vous vous demandez si ce ne serait pas, en fait, une dépression (ou inversement). D’autant plus que c’est sans doute ce que votre médecin a mentionné sur votre arrêt de travail. Bref c’est la confusion et vous aimeriez en savoir plus.

Les médecins eux-mêmes sont parfois bien en peine de pouvoir distinguer la dépression du burn out pour poser leur diagnostic. Certains considèrent que le burn out est une dépression. Pourtant le burn out est très différent de la dépression sur certains points essentiels.

En effet, les symptômes du burn out sont proches de ceux d’autres maladies psychiques, telles que la dépression. Ce ne sont donc pas les symptômes, mais la cause qui est fondamentalement différente.

Pourquoi est-ce important de distinguer le burn out de la dépression ?

Au delà d’une bagarre de chapelle ou de vocabulaire, il est primordial pour les personnes souffrant de burn out d’établir le bon diagnostic, sans quoi, ils ne pourront pas mettre en place les actions nécessaires pour aller mieux et rebondir.

POURQUOI n’EST-IL pas MENTIONNé « BURN OUT » SUR MON ARRET DE TRAVAIL ?

Mais alors, si ces maladies sont distinctes, pourquoi est-ce que les médecins ne mentionnent-ils d’autres termes que ”burn out” sur les arrêts de travail ?

Tout d’abord, le burn out n’est pas considéré comme une maladie, mais comme un syndrome. Pour rappel, un syndrome est un ensemble de symptômes couramment repérés ensemble.

Ces symptômes se recoupent avec ceux de trois maladies déjà décrites : le Stress Post Traumatique, l’anxiété généralisée et la dépression. Celles-ci peuvent quant à elles être reconnues comme d’origine professionnelle. Le burn out étant un syndrome et non une maladie, il ne peut pas être mentionné comme tel sur l’arrêt de travail.

Plus d’informations à ce sujet sur l’article de souffrance-et-travail.

De plus, comme le rappelle la Fédération des Médecins de France, le médecin généraliste ne doit pas poser de diagnostic sur la feuille d’arrêt maladie. Il ne doit inscrire que les éléments qu’il observe au moment de la consultation qui permettent de justifier l’arrêt (le symptômes visibles).

L’association souffrance-et-travail précise dans un guide pratique à leur destination qu’ils ne doivent jamais noter de lien direct avec le travail sur l’arrêt-maladie puisqu’ils sont tenus de se limiter aux constatations sur l’état du patient tel qu’ils le constatent au cabinet, or ils ne sont pas dans l’entreprise.

Votre médecin ne peut donc pas écrire burn out ou épuisement professionnel sur la feuille d’arrêt maladie car cela signifierait qu’il fait un lien entre vos symptômes et votre état de stress au travail. En revanche il peut le mentionner à l’oral avec vous.


QU’EST-CE QUE LA DEPRESSION ? QUELLE DIFFERENCE AVEC LE BURN OUT ?

Dépression : description de la caisse primaire d’assurance maladie

La Caisse Primaire d’Assurance Maladie fournit un descriptif de la dépression : “La dépression (…) ne désigne pas un simple coup de déprime ou une tristesse passagère mais une véritable maladie psychique. Elle se caractérise par des perturbations de l’humeur (tristesse, perte de plaisir). L’humeur dépressive entraîne une vision pessimiste du monde et de soi-même. Elle dure plus de deux semaines et retentit de manière importante sur la vie quotidienne (perte du sommeil, troubles de l’appétit et du désir sexuel, perte des performances intellectuelles, isolement…). La volonté seule ne permet pas de s’en sortir. C’est pourquoi elle doit être soignée pour ne pas se compliquer ou devenir chronique.”

Une personne en dépression, se plaint de tristesse constante, d’abattement et perte d’intérêt et de plaisir pour les activités du quotidien et souffre d’une fatigue intense qui n’est pas améliorée par le repos. De plus, les individus montrent une perte d’estime de soi, un sentiment d’inutilité, une vision du futur très négative, parfois des pensées suicidaires, une diminution des capacités de concentration, une perte d’appétit et une dégradation du sommeil.

Donc en regardant les symptômes au moment de l’arrêt de travail il n’est pas évident de distinguer la dépression du burn out. Pourtant la cause première du burn out et de la dépression sont totalement opposées.

Différences entre burn out et dépression

Dans le cas du burn out, la cause première est le stress au travail devenu chronique. Les personnes souffrant de burn out sont des personnes surinvesties qui s’épuisent au travail. Au départ, seule la sphère travail est impactée. C’est dans un second temps que l’épuisement peut se communiquer aux autres domaines de vie (personnel, social, familial).

Au contraire du burn out, pour la dépression, dès le début de la maladie, la personne est abattue et présente un désinvestissement sur toutes les sphères de vie simultanément. Le travail peut-être indépendamment soutenant ou aggravant. L’arrêt de travail n’est donc pas toujours nécessaire pour un patient dépressif.

Cette différence serait aussi physiologique. Dans le cas du burn out on mesurerait une baisse anormale du cortisol et une hausse pour la dépression. 

Enfin, en écoutant les malades on peut remarquer que les personnes souffrant de burn out se présentent souvent comme des “victimes en colère”. Le burn out étant vécu comme un élément extérieur qui leur est “tombé” dessus. Les personnes dépressives s’expriment quant à elles comme des “coupables tristes”. La dépression est alors vécue comme un élément interne qui vient atteindre leur vie.

Un burn out peut générer un état dépressif ou une dépression. Mais une dépression ne peut pas générer un burn out.


QU’EST-CE QUE L’ANXIETE GENERALISEE ?

L’anxiété généralisée est elle aussi parfois mentionnée dans les feuilles d’arrêts de travail des personnes en burn out.

L’anxiété, souvent appelé angoisse, est une peur diffuse qui n’est pas directement associée à un événement stressant. Elle est présente de façon quasi permanente et est difficile à contrôler. La peur et l’anxiété passagère sont des phénomènes normaux face à une situation à laquelle il faut faire face. Cela devient problématique lorsque la sensation d’angoisse dure sur plusieurs mois (6 mois) et que la personne n’arrive plus à s’en détacher et à avoir des instants de répit. Les impacts sur la qualité de vie du malade sont importants et proches des symptômes décrits pour le burn out.

Les attaques de panique (ou trouble panique) sont des crises d’angoisse aiguës, ponctuelles, qui se répètent de façon imprévisible.

L’état de stress chronique qui cause le burn out peut générer de l’angoisse et des attaques de panique. D’ailleurs des anxiolytiques (médicaments destinés à diminuer l’angoisse), sont parfois prescrits aux personnes souffrant de burn out. Ils servent à diminuer les symptômes, mais ne changent pas la cause générant celle-ci. C’est pourquoi poser le diagnostic d’épuisement professionnel est important pour le malade.

Plus d’informations sur le site de la sécurité sociale : les troubles anxieux


QU’EST-CE QUE LE STRESS POST TRAUMATIQUE ?

Enfin, le stress post traumatique est la troisième maladie recouvrant les symptômes du burn out.

Le Stress Post Traumatique est un état anxieux faisant suite à un événement traumatisant au cours duquel la personne a failli mourir. C’est un trouble que l’on retrouve chez les personnes victimes ou témoins d’attentats, d’accidents graves, d’agressions. Les victimes souffrent d’angoisses persistantes et de cauchemars rappelant l’événement. Elles montrent des comportements d’évitement des lieux, personnes leur rappelant le traumatisme.

Or le burn out est lui aussi un contact rapproché avec la mort. Et comme dans le cas d’une agression, les burnoutés se sentent victimes d’un environnement mal traitant. Après l’arrêt, l’approche du lieu de travail souvent très difficile, comme lors d’un stress post traumatique.

Mon témoignage : Un jour, j’ai proposé à une collègue de lui apporter des habits de grossesse que je lui prêtais. Une fois arrivée sur le parking de l’entreprise, j’ai été prise d’une angoisse intense, comme si quelqu’un allait me tuer. Je me sentais très mal. Je lui ai donné les vêtements et j’ai plongé dans ma voiture. Pourtant, en réalité, je ne craignais rien.


CONCLUSION

Le burn out est donc un ensemble de symptômes que l’on retrouve dans 3 autres maladies : la dépression (troubles de l’humeur), l’anxiété généralisée (angoisse) et le stress post traumatique (état anxieux suite à un événement traumatisant). Ce qui distingue le burn out de ces 3 maladies est le fait qu’il soit généré par un stress chronique au travail.

Le but de cet article est de vous permettre de mieux comprendre le diagnostic établi par le médecin et ce qui est écrit sur votre arrêt de travail. Les meilleures personnes pour vous orienter face à ces pathologies sont votre médecin généraliste et les psychiatres. Si vous ne comprenez pas les mots qu’ils posent sur vos troubles, n’hésitez pas à les questionner. Si vous n’êtes pas d’accord avec un diagnostic, vous pouvez aussi requérir plusieurs avis. Poser le bon mot est souvent important pour la reconstruction de la personne.

C’est article a-t’il été éclairant ? Etes-vous en dépression ou en burn out ? Votre médecin a-t’il fait la différence entre les deux ?

N’hésitez pas à partager cet article pour que d’autres puissent le découvrir à leur tour.

Crédits photos : Pixabay : RyanMcGuire

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10 Commentaires

  1. Jean-Francois Grard

    Merci Astrid pour cet article.

    Je me souviens du diagnostique que mon médecin traitant mettait sur le certificat. « Epuisement ». Mais c’était bien plus que ça que je ressentais. C’était un dégoût de ce que je vivais au travail. L’impossibilité d’y retourner. Pourquoi? Pour plein de raisons, mais surtout parce que je ne me sentais plus aligné avec les valeurs de l’organisation.

    Ce qui était difficile à faire comprendre était l’énergie que je pouvais dépenser dès que je quittais les bâtiments. Et l’impossibilité de pouvoir avancer, au regard des autres, tant que je n’avais pas coupé le lien avec l’organisation.

    Pourquoi ne peux-tu pas venir travailler alors que tu es en mesure d’organiser ton activité indépendante en parallèle?

    Période compliquée.

    Réponse
    • Astrid LE FUR

      Merci beaucoup Jean-François pour votre partage très riche. Le conflit de valeurs est effectivement une des causes importantes de burn out. Et oui parfois couper le lien est indispensable pour pouvoir avancer.

      Réponse
  2. Maeger

    Merci pour cet article mais j aimerais rebondir sur quelques points. Effectivement le burn out ‘ est pas reconnu comme maladie en tant que telle, actuellement seuls les Pays-Bas et la Suède le considèrent comme cela

    Concernant la dépression, certains estiment que le BO n existe pas et qu il s agit uniquement d une dépression, or votre article le souligne bien, même si les symptômes sont proches les deux ont des différences. Mais la question de la cause intérieure et extérieure me semble fort mince. Un indice intéressant est que souvent les gens un burn out veulent agir mais en sont incapable à cause de la fatigue ou de l anxiété. Alors que les personnes dépressives n ont aucun aucune envie/motivation à cause de leur état.

    Pour le cortisol, il me semblait que c était justement parce que le niveau était trop élevé qu on était en burn out, je devrais vérifier.

    Pour info actuellement, on parle du trouble de l adaptation (soit avec anxiété, soit avec composante dépressive, soit avec les deux) à la place du burn out
    Mais la nosographie est vaste.
    Concernant le stress post trauma, il y a l excellent livre de boudhouka sur le fait que le burn out est un traumatisme débouchant sur du ptsd. Il parle de trauma de type 2 ou succession de micro traumas dans la sphère professionnelle.
    Et pour les valeurs, il y a toute la dimension de la dissonance éthique, qui est intéressante à prendre en compte.

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    • Astrid LE FUR

      merci beaucoup pour ces éléments complémentaires pour mieux différencier le burn out de la depressed.

      Pour ce qui est du cortisol, dans le burn out, il y a effectivement une augmentation très importante du cortisol dans la phase de burn IN, puis au moment de la chute (au moment cela lâche), une chute brutale (quand les surrénales sont épuisées)

      Réponse
    • Ellen

      En effet, le burn-out est dû à un excès de cortisol, hormone secrétée par les glandes surrénales lors d’un stress. En situation normale, il redescend à son niveau d’avant une fois la situation problématique résolue. Mais lorsque ce stress est chronique, le taux de cortisol ne redescend pas, continue d’augmenter et devient dangereux pour notre santé. Jusqu’au point où le corps dit stop lorsque notre survie même est mise en danger. La signature hormonale de la dépression est plutôt une baisse de sérotonine et de dopamine. Je pense que la dépression est l’une des conséquences d’un épuisement avéré.

      Réponse
  3. Pablo Jean

    Hello Astrid,

    C’est un très bon article qui remet les points sur les i et apporte plein de précisions, j’en ai beaucoup appris 🙂
    D’ailleurs a principale idée reçue qui règne selon moi est la confusion entre « dépression » et « coup de blues de longue durée »

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    • Astrid LE FUR

      Merci pour ce retour;-)

      Réponse
  4. Alex

    Merci pour ces précisions utiles sur les différences entre burn-out et dépression. Tu expliques bien pourquoi on peut entretenir l’amalgame à des fins – justifiées – d’arrêt de travail. Mais de manière générale, il me semble que de nombreuses personnes regroupent encore tout et n’importe quoi sous le terme « burn-out ». Il n’y a pas longtemps, quelqu’un me disait en avoir fait un 3 semaines plus tôt, et être de retour au poste en pleine forme après 15j de congés…

    Réponse
  5. Julia

    Article concis qui permet de faire la différenciation entre différents termes. J’ai vécu un « burn-out » selon la médecine du Travail, j’ai donc été arrêtée un mois et je ne pouvais plus du tout aller travailler car cela avait pris une ampleur trop importante dans mon esprit.

    Je pensais que c’était une déprime, liée à une illusion qui s’écroulait dans ma vie professionnelle, notamment. Cela a donc eu de fortes répercussions sur mon couple, ma confiance en moi et mon envie de continuer sur ce poste.

    Par la suite, j’ai quitté cet emploi ! Lorsque c’est un burn-out de passage, qui ne s’installe pas réellement, ça peut être un vrai coup de boost car nous réalisons que quelque-chose n’est pas anodin dans notre vie.

    En ce qui concerne la dépression, il semble que nous soyons tous soumis à des pics dépressifs tout au long de notre vie. Ils peuvent être de courte durée, de passage et relativement « sains ». Il faudra alors creuser dans notre enfance, dans notre passé, dans notre histoire pour les comprendre et les libérer 🙂

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  6. Alexandra

    Personnellement, je suis en tombée en dépression à cause d’un épuisement physique et psychologique, un burn out mais parental en ce qui me concerne. Ajouté à cela, le travail ne me permettait plus de me ressourcer comme avant car j’y avais également des soucis. Donc plus de ressources, juste des éléments qui me pompaient mon énergie vitale. Ma dépression a été détectée avant la chute, avant que mon corps ne dise stop. D’ailleurs je me pose cette question : quand le burn out mène à la dépression, la chute a t elle systématiquement lieu ou bien la dépression vient elle la stopper ?
    Le médecin pour ma part a écrit sur l’arrêt de travail : « symptômes anxio dépressif ».
    Après j’ai l’impression que burn out ou dépression, la façon de s’en sortir est en partie la même : psychothérapie (uniquement, en ce qui me concerne, pas de médicaments) qui permet de se demander pourquoi on se sent et on se met en situation de surmenage, pourquoi on reproduit des schémas qui nous font souffrir.
    De mon côté le burn out étant d’origine parental, pas de possibilité de changer de famille comme on pourrait changer de travail 🙂 alors le travail (psy) était indispensable et consistait à repenser ma conception de.la famille, du couple, de la parentalité, ainsi qu’à retrouver mon estime de moi même, ma confiance.

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