Comment gérer le regard des autres ? Comment se libérer du poids de ce que les autres pensent de nous, de ce que nous faisons, de qui nous sommes ? Dans cet article, je vous propose 4 astuces pour enfin ne plus avoir peur du regard des autres. Pour en savoir plus, lisez cet article.
Cet article participe à l’événement inter-blogueurs organisé par le blog Multipassionnés Épanouis sur le thème “Comment gérer le regard des autres ?“. Vous pourrez lire sur ce blog un article sur une technique de double pensée pour gérer la peur de la critique.
LE POIDS DU REGARD DES AUTRES
Le regard des autres ou plutôt ce que nous pensons des jugements des autres à notre égard pèse lourdement sur nos actes, nos choix et même nos pensées.
1- Quand le jugement des autres nous fait prendre de mauvaises décisions
Il y a trois ans, je me suis lancée dans le challenge « j’arrête de râler pendant 21 jours » de Christine Lewicki. Dans son livre, une des techniques que l’auteur explique pour ne plus râler sur nos enfants quand ils font « une crise » est de s’extraire du regard et du jugement des personnes témoins de la scène, en sortant, en s’isolant avec l’enfant. Ainsi hors de portée de vue « des autres » et de leurs éventuelles remarques, nous serions plus à même de réagir à bon escient pour le calmer.
2- Quand le regard des autres nous pousse au-delà de nos limites
De même dans l’article sur la honte du burn out, j’explique que la peur du jugement des autres pousse l’individu à dépasser ses limites jusqu’à l’épuisement de ses ressources. S’il était seul, il s’arrêterait probablement avant le burn out, mais la peur de passer pour un faible, impensable pour le candidat au burn out, prend le dessus. Par la suite, la honte d’être oisif, inutile lors de son arrêt de travail, ralentit son rétablissement.
3- Quand l’envie de plaire aux autres sabote notre leadership
Enfin dans un article récent, j’expliquai que pour déployer son leadership, il fallait être soi. Là encore c’est l’envie de coller à ce que les autres attendent de lui qui le bloquent dans l’atteinte de son objectif.
4- Pourquoi l’approbation des autres est-elle si importante ?
Dans ces 3 exemples, le poids du regard des autres nous empêche d’être performants.
Mais qu’est-ce qui fait que nous sommes tellement obnubilés par ce que notre entourage pense de nous ? Pourquoi est-ce si vital pour nous qu’ils nous aiment, qu’ils nous approuvent, au point de modifier nos comportements ?
L’homme « est un animal social ». Nous avons absolument besoin du groupe pour survivre. Se retrouver exclu du clan est dangereux pour nous. C’est pourquoi plaire aux autres a tant d’importance à nos yeux. Pourtant la peur du regard des autres nous pousse parfois dans la mauvaise direction.
Voici donc 4 astuces pour ne plus avoir peur du regard des autres et pouvoir, enfin, être pleinement soi.
ASTUCE 1 : LES AUTRES NE SONT FOCALISES QUE SUR EUX-MEMES
Nous sommes parfois pétrifiés à l’idée d’être mal jugés, pourtant, « les autres » ne sont bien souvent obnubilés, eux aussi, que par ce que l’on pense d’eux. Ils ne sont donc pas focalisés sur ce que nous faisons, mais sur eux-mêmes.
Nous sommes d’ailleurs la plupart du temps plus indulgents avec ceux qui nous entourent qu’avec nous-mêmes.
Par exemple :
Lors d’une soirée chez de nouveaux collègues, les hôtes sont sans doute plus accaparés par l’idée de bien vous recevoir ou faire bonne impression qu’à observer comment vous vous tenez à table ou comment vous êtes habillés.
A vous de jouer :
Et si vous vous entrainiez, quelques jours à observer les personnes qui vous entourent : sur quoi sont-elles concentrées, sur ce que vous faites ou sur elles-mêmes ? Et vous, quelle proportion de vos pensées est occupée à vous juger et à juger les autres ?
ASTUCE 2 : QUAND UNE PERSONNE VOUS JUGE, CE SONT SES PROPRES PEURS QU’ELLE EXPRIME
Même lorsque nous sommes pointés du doigt, les accusations ou jugements exprimés par les personnes ne sont, là encore, que le reflet de leurs propres peurs ou croyances.
Par exemple :
Une personne qui trouverait votre tenue « trop excentrique » est en réalité face à sa propre peur de sortir du cadre. Ce n’est donc pas vous qui êtes trop excentrique, mais elle qui n’ose pas libérer sa créativité de peur de déplaire. Votre audace le lui rappelle et la met en colère. Vous pouvez donc compatir en recevant cette remarque. NB : ne mentionnez pas votre lecture de ses peurs, cela pourrait attiser sa colère et en toute humilité, vous pouvez vous tromper en interprétant sa réaction.
Un autre exemple :
Lors d’un entretien un manager me dit « il va falloir se dépasser, parce que si l’on n’atteint pas les résultats attendus, on va être virés ». En disant cela, il n’est pas en train de penser que je suis une incapable qui risque de faire rater le projet parce que je ne me donne pas assez au travail, il exprime sa propre peur de perdre son poste si le projet échoue.
A vous de jouer :
Une phrase qui m’aide à ne pas me sentir attaquée par le jugement des autres est : « tout ceci n’a rien à voir avec moi ». D’ailleurs le deuxième accord Toltèque, n’est-il pas « quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ».
Etes-vous prêts à tenter l’expérience ? La prochaine fois que vous vous sentez pointé du doigt, dites-vous : « tout ceci n’a rien à voir avec moi » et essayez de trouver une explication plausible qui n’a rien à voir avec vous. Que cette supposition soit vraie ou non, n’a pas d’importance, n’essayez pas de la vérifier. L’important est seulement de prendre conscience qu’il est probable que ce ne soit pas vous qui soyez en cause. Alors comment vous sentez-vous ?
Et la prochaine fois que vous jugez quelqu’un, demandez-vous « qu’est-ce que cela dit de moi ? ».
ASTUCE 3 : CHANGER LA CROYANCE QUE POUR ETRE AIME IL FAUT ETRE PARFAIT
Ce qui nous pousse à donner tant de poids au regard des autres, c’est la croyance que si nous ne faisons pas ce qu’il faut, ce qui est attendu, nous ne serons pas aimés.
Or, comme le mentionne Brene Brown dans son TEDx sur le pouvoir de la vulnérabilité, ce n’est pas le fait d’apparaître comme parfaits qui nous permet d’être en connexion avec les autres, c’est au contraire le fait d’être vrais. Être nous-mêmes avec nos qualités et nos défauts et oser croire que nous sommes dignes d’être aimés tels que nous sommes, voilà la clef !
A vous de jouer :
Si vous pensiez « I am enough » (je suis bien comme je suis), « I am worthy » (je suis digne d’être aimé, tel que je suis), quel poids est-ce que cela libèrerait ?
ASTUCE 4 : AFFRONTER SA PEUR EN FACE
Si malgré le fait de savoir que les autres sont plus occupés à bien faire qu’à vous observer, que leurs jugements ne reflètent que leurs propres peurs et que vous êtes digne d’être aimé tel que vous êtes ne suffit pas à vous libérer, il ne vous reste plus qu’à affronter vos propres peurs.
Puisque le regard des autres vous fait tellement peur, allez explorer ce qui vous terrifie tant. Que dit cette petite voix dans votre tête ? Laissez-la parler, écoutez ce qu’elle a à vous dire.
Regarder la peur en face, la rend moins puissante. En effet, nos terreurs les plus grandes, sont fondées sur des hypothèses d’échec et non sur la réalité. Car quand le danger est réel, nous n’avons pas le temps d’avoir peur, nous agissons. De plus en situation réelle, nous sommes en capacité de trouver des solutions que nous ne pouvons pas envisager en amont.
Voici une liste de questions que vous pouvez vous poser pour affronter votre peur :
- Qu’est-ce qui me fait le plus peur vis-à-vis du regard des autres ?
- Qu’est-ce qui pourrait se passer de pire ?
- Cette peur est-elle réelle ? Reformulez la pour qu’elle soit réaliste.
- Que puis-je faire pour diminuer le risque que cela arrive ?
- Que puis-je faire si cela arrive vraiment ?
Par exemple :
Vous avez une conférence devant un grand public à réaliser, vous avez peur de ne pas parler clairement. Dans les méandres les plus sombres de vos pensées, vous imaginez que vous n’arrivez même plus à parler et que le public fini par vous lancer des tomates, vous sortez piteux sous les huées des spectateurs. Votre vie est finie, votre patron vous licencie et vous finissez sous les ponts sans amis.
La seule partie réelle, est la première : que peut-être le stress vous empêchera de parler. Le reste est une élucubration, probablement exagérée. Donc, que pouvez-vous faire pour préparer cette présentation et arriver moins stressé ? Et si malgré tout vous n’arriviez pas à parler clairement, que ferez-vous ? etc.
A vous de jouer :
Et vous, êtes-vous prêt à affronter vos peurs en face ? Quelles sont ces phrases que vous vous dîtes au sujet du jugement des autres ? Sont-elles réalistes ? Au pire que risque t’il de se passer ?
CONCLUSION
Alors où en êtes-vous vis-à-vis du regard des autres ? Que décidez-vous de faire pour diminuer l’impact des jugements des autres sur vos actions et vos pensées ? Dîtes le moi dans les commentaires de cet article.
Vous aimeriez diminuer le poids du regard des autres dans les décisions que vous prenez ? Vous souhaitez augmenter votre confiance en vous ? N’hésitez pas à vous faire accompagner pour dépasser ses freins. Pour cela contactez moi dans la rubrique a propos (en cliquant sur le lien).
Cet article vous a plu ? Vous pensez qu’il pourrait aider une personne ? Faites-lui suivre cet article.
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Coucou Astrid,
Très bel article et tellement juste que tu nous livres là. Tu as tout dit, en tout cas l’essentiel … Le regard des autres n’est en tout cas qu’un regard ou une projection que l’on fait derrière ce regard.
Pas de quoi s’empêcher d’avancer ou être heureux 😉
A bientôt,
Maïté
Ravie que nous soyons du même avis !
Salut Astrid !
J’aime beaucoup cet article, clair, précis et concret. Je trouve qu’il va bien à l’essentiel et c’est top ! Et j’aime bien les exercices que tu proposes de faire, je vais surement en essayer 1 ou 2 😉
Je trouve particulièrement intéressant le point que tu soulève que l’autre parle toujours de lui. J’en avais pris conscience quand j’avais eu un différent avec mes beaux-parents au sujet de mes enfants… Après le moment de colère contre eux de ne pas être comprise et de » ne pas pouvoir discuter », je m’étais rendue compte qu’en fait, s’ils m’ « embêtaient » c’était juste parce qu’ils nous aimaient et qu’ils voulaient le meilleur pour moi, leur fils et nos enfants. Du coup, nous sommes restés chacune sur nos positions mais ça m’a grandement apaisé de voir ça comme une marque d’amour de leur part. Et je refais ça régulièrement maintenant, et en fait je constate que la plupart des « critiques » qu’on peut recevoir sont juste des formes d’amour en fait, des personnes qui tiennent à nous, mais qui n’ont juste pas les mêmes valeurs et la même vision de la vie.
Ça apaise grandement ma vision de la vie et des relations (même si je n’arrive pas à le faire tout le temps, loin de là !)
Merci Sarah pour ton partage qui inspirera sûrement d autres lecteurs !
Très pertinent tout ça, Astrid ! Ce qui m’aide beaucoup c’est ton 2e point : j’essaie de voir ce que mon être a touché dans l’autre pour qu’il réagisse de telle ou telle manière. Souvent effectivement, la personne s’exprime à partir d’une peur, d’une souffrance, d’un blocage qui n’a rien à voir avec nous mais dont nous sommes simplement le rappel ou l’élément déclencheur. Je trouve que ça aide à ne pas tout prendre sur soi et même à faire s’élever de la compréhension voir de la compassion pour notre interlocuteur 😉
Merci Aline !
Merci Astrid !
Finalement la peur du regard des autres c’est un peu la peur de se regarder soi…
Les autres nous révèlent à nous même si nous sommes indulgents vis à vis de nous.
La confiance en soi est une clé en effet pour voir les autres plutôt de manière positive et en les aimant.
Aimer les autres c’est s’aimer aussi tel qu’on est, et vice-versa…
Bien à toi
Merci Bernard pour ces éléments très justes !
J’aime ton article Astrid. Ma phrase à moi pour éviter de subir la peur de l’autre: « ça t’appartient ».
Coucou Astrid,
Comme tu le mentionnes dans ton article, on a tendance à être plus indulgent avec les autres qu’avec sa moi-même, je dirai donc que faire preuve de plus de bienveillance envers soi même (et aussi les autres) constitue aussi un bon moyen d’éviter de trop se mettre la pression et d’être plus ouvert. Cela rejoint quelque part ton conseil n°3 et accepter plus facilement ses imperfections et le fait de ne pas apparaître comme parfait aux yeux des autres.
merci pour ton super article et très bons conseils.
Johann
Merci Johann pour ce pont supplémentaire
Bonjour Astrid,
Merci pour ce nouvel article fort interessant!!
C’est en effet un sujet qui me touche particulièrement et sur lequel j’essaye de travailler avec des hauts et des bas…! 😉
Un des problèmes principaux que j’ai c’est le regard des autres quand je fait une erreur… pour moi le regard des autres devient particulièrement lourd… même si au fond je ne sais pas ce qu’ils pensent. Mais j’arrive à me détacher de ça petit à petit grâce à une phrase qu’un de mes anciens chefs disait souvent quand nous ou lui faisions une erreur: “seul ceux qui ne font rien ne se trompent jamais”…! Ce qui est vrai et je dois avouer que lorsque je vois une erreur dans mon travail je me fais rentrer cette phrase en tête pour alléger le regard que les autres pourraient porter sur moi et pour me concentrer sur “comment réparer/mitiger l’erreur”.
Merci encore!!
Oui se donner le droit à l erreur est un sujet connexe. On peut aussi se dire que grâce à nos erreurs, nous apprenons beaucoup ! On peut donc aussi se demander “qu est ce que j ai appris” ou “qu est ce qui est possible, maintenant que j ai fait cette erreur”. Nb : la bêtise de Cambrai, le post it ou le vaccin contre le choléra n auraient pas existé sans une erreur au départ….
Bonjour et merci pour ce super blog.
Je vous lis depuis plusieurs semaines et j’apprécie la qualité et l’originalité de vos articles.
Me concernant ce qui a le mieux fonctionné c’est cette méthode : http://bit.ly/MonJugementEtLuiSeule
Je me permet de vous la partager car elle a également aidé des centaines de personnes.
Merci et à très vite sur d’autre articles.
Bonjour ,
Article fort intéressant et à mon sens plus que véridique . Mais quant est il quand c’est n’est pas la peur du regard des autres mais les actes des autres qui posent problème. Je m’explique : depuis 1et 1/2 ma famille subit une véritable vendetta de ma part de 2 personnes de notre village . J’ai bien conscience que c’est gens sont malheureux et que je leur renvoie l’image de ce qu’il voudrait être . De ce fait ils nous jalousent , nous diffament et agissent en inventant. Mesquineries sur mesquineries qui me conduit tout droit au burn out . Nous travaillons beaucoup et nous méritons notre réussite , nous n’avons donc pas peur de leur regard . Mais nous sommes fatigués de leur attitude ! Nous campons sur notre décision de ne pas s’occuper d’eux et de faire fi de leur croyances en nous mais quand les diffamations et autres petits plans mesquins se déroulent juste sur notre nez . Quelle est la solution? Car on se fout désormais de leur regard , seul leur acte nous bousillent la vie.
Merci d’avance pour votre réponse
Marlène
Merci Marlène pour votre partage. Effectivement cet article parle plutôt des barrières que nous nous mettons nous mêmes en ayant peur du regard des autres. Dans votre histoire, s agirait il plutôt d un conflit ? Dans ce cas est ce qu une médiation pourrait être une idée ?