Pour découvrir le témoignage de Ludovic*, les étapes qu’il a traversées et comment il a appris à lâcher prise pour remonter la pente du burn-out, lisez cet article.
Aujourd’hui je vous partage la lettre d’un lecteur du blog Partage Ton Burn-Out. Ludovic* vous partage son histoire avec le burn-out, ses tentatives pour remonter la pente, la difficulté à lâcher prise pendant le burn-out, puis l’acceptation du chemin à parcourir.
*prénom modifié
DES PARTAGES D’HISTOIRES DE BURN-OUT QUI PERMETTENT DE SE SENTIR MOINS SEUL ET GENERE DE L’ESPOIR
Je sors de ma première séance d’hypnose et je pense à vous. C’est en effet dans le votre livre « Du burn-out au born-out, les 7 étapes vers la renaissance », que j’ai trouvé ce conseil.
–> Pour avoir des idées pour se faire du bien après un burn-out, lisez ces articles : Les activités pour se faire du bien après un burnout
Je vous partage mon histoire car je crois que c’est ce que j’aime trouver où lire sur le blog, pas mon histoire évidemment, mais l’histoire d’autres personnes. En fait, ça rassure de lire qu’on n’est pas seul dans ce genre de situations. Chaque histoire est singulière mais on peut y trouver des points de ressemblance, et donc d’espoir.
Mon parcours de « burné » est d’ailleurs atypique car je ne vis que maintenant, soit 4 mois après le début de mon arrêt, ma période de décompensation / dépression.
–> Pour en savoir plus sur les étapes du burn-out et savoir où vous vous situez, lisez cet article : Les 7 étapes du burn-out
LE BURN-OUT EST VENU FRAPPER A MA PORTE A MON RETOUR DE VACANCES
Je suis « tombé » au moment où je m’y attendais le moins, à mon retour de vacances. Et là, mon médecin ne m’a pas laissé le choix. J’avais tenu tant bien que mal pendant plusieurs mois croyant que les vacances suffiraient à me requinquer. Et bien non…
–> Pour aller plus loin, lire les articles le burn-septembre et Burn-out : le moment de la chute
LÂCHER PRISE, FAIRE « RIEN » ET ACCEPTER POUR REMONTER LA PENTE DU BURN-OUT… POURQUOI EST-CE SI DIFFICILE ?
Quand j’ai été mis en arrêt on m’a dit de « profiter », de faire « ce qui me faisait du bien ». Je me suis donc mis à planifier un trek dans les Pyrénées, j’ai taillé mes haies, fait de la peinture, fait du vélo… J’ai « fait » car ma vie se résume à « faire », « être dans l’action ». J’ai donc reproduit ce que j’avais toujours fait. J’avais encore un peu d’énergie et j’allais donc la développer en m’activant. Dans le fond je n’avais pas compris qu’il me fallait d’abord lâcher prise pour remonter la pente du burn-out.
Je ne vais pas tout regretter. Mon trek dans les Pyrénées dont 8 jours passés seul a été un moment unique et intense mais je n’étais pas conscient que mon corps était épuisé. J’avais décidé de programmer ma guérison. Je pensais au début reprendre en novembre puis en janvier mais à chaque fois j’étais trop fragile.
TROP FRAGILE POUR REPRENDRE PROFESSIONNELLEMENT
Cela a été dur à encaisser, notamment quand en décembre la médecine du travail m’a signifié que j’étais trop fragile et que pour elle c’était prématuré et risqué de reprendre…
Dur quand mon médecin a cette fois-ci posé trois mois d’arrêt supplémentaires pour que je coupe mentalement et consolide.
Très dur quand je me suis vu sombrer en janvier, ne voulant plus rien faire, perdant toute envie…
J’ai donc repris votre livre et la partie sur cette étape de la décompensation, vos écrits ainsi que les mots de ma nouvelle psychologue du travail m’ont rassuré.
Elle m’a même dit avec humour : « Enfin vous êtes en dépression ». Un peu comme s’il fallait toucher le fond de la piscine pour pouvoir remonter et rejaillir.
Quand on est au fond, c’est dur, très dur. Les 3 P du pessimisme que vous mentionnez dans votre livre (en faire un problème personnel, permanent, perpétuel) ont tendance à murmurer à votre cerveau de biens mauvaises pensées et on pense que on ne pourra plus y retourner et donc on imagine les pires scénarios. On voudrait que ça se termine vite mais ne faut-il pas en passer par là pour bien guérir, pour tirer les enseignements de cette épreuve.
AVOIR CONFIANCE ET CHANGER CE QUI NE NOUS CONVIENT PLUS POUR REMONTER LA PENTE DU BURN-OUT
J’aimerais être guéri et rapidement, mais la durée de la prise de conscience d’erreurs passées ou d’égarements prend du temps.
Combien de temps me faudra-t-il encore ? Je ne sais pas. Je dois faire confiance, je ne peux maîtriser. Sûrement autant de temps que j’ai souffert.
Je ne suis pas le seul responsable de mon burn-out. Des gens et un environnement y ont contribué mais j’ai ma part de responsabilité.
Je ne veux plus être celui d’avant, celui qui donnait tout et qui voulait réussir, gagner, être le sauveur dans tout ce qu’il entreprenait, qui ne se fixait pas de limites, qui était en besoin de reconnaissance…
–> pour aller plus loin lire les articles : Comment se libérer du besoin de reconnaissance ? et Le profil des candidats au burn-out
Je me rends compte que je me suis laissé entraîner par mon ego, me fatigant et n’appréciant même pas tout ce que je réalisais, tout ce que je vivais.
Ce burn-out m’ouvre les yeux. Je n’ai jamais autant souffert mais c’est ainsi. Je dois laisser le temps faire son œuvre, ne faire que ce dont j’ai envie, accepter et accueillir ces durs moments. Notamment le matin quand je suis vide de motivation et que je voudrais que mon sommeil se prolonge, accueillir, rencontrer des personnes qui m’aident sur ce chemin et avoir confiance en demain, en une renaissance, un nouvel élan mais avec beaucoup plus de sagesse et d’ancrage dans le moment présent.
–> Lisez cet article pour découvrir le secret de ceux qui rebondissent après un burn-out
Le temps de la reconstruction viendra, j’en suis sûr. Mais il faut laisser à la blessure le temps de cicatriser.
Merci de m’avoir lu. Merci pour votre blog, pour votre livre. Merci pour les témoignages et les conseils qu’on peut y trouver.
–> Pour lire un autre témoignage de cette étape de lâcher prise lors de la phase de décompression, découvrez l’histoire de Clémentine. En voici un extrait :
Extrait du témoignage de Clémentine :
« Et je dors : 15h par jour. Je remets mes plans à plus tard. Et de toute façon le corps ne me laisse plus le choix. Suite à une chute, j’ai les côtelettes en vrac. J’ai voulu monter une tête de lit, j’ai forcé et rebelote. Côtelette fêlée cette fois. Trois jours après je glisse dans les escaliers, le coccyx en prend un coup. Alors okay. J’entends. J’arrête. Je ne fais rien. Je répare la carcasse pour commencer, puis le dedans. Je n’ai même plus honte, je n’ai même plus peur. J’accepte, je dépose les armes. (…) Et je prendrais le temps qu’il faut. On verra, dans 1 heure, demain, dans une semaine. Plus tard. »
TRANSFORMER SON MANAGEMENT APRES UN BURN-OUT
Je ne sais pas ce dont mon avenir sera fait. Je sais que j’ai aimé mon métier et je pense que j’étais bon. J’aimerais bien le vivre de nouveau mais d’une nouvelle manière. Avec un regard différent, une plus grande lucidité. Et en ma qualité de dirigeant avec une posture de bienveillance et d’accompagnement. Rappelant aux personnes que le chemin est plus important que la destination et que chaque individu ne peut s’exprimer qu’au sein d’une communauté. Nous sommes tous liés.
–> pour aller plus loin lisez le témoignage de Cédric qui est devenu manager après son burn-out et celui de Rémi qui a transformé son management après son burn-out.
CONCLUSION
Et vous quelle est votre histoire avec le burn-out ? Est-ce important pour vous de lire les l’histoires des autres burnoutés ?
Où en êtes-vous dans les 7 étapes du burn-out ? Avez-vous réussi à lâcher prise pour accueillir la décompression ?
–> Racontez-nous votre histoire en commentaire de cet article
crédit photo : Pixabay
La dépression fait très peur effectivement et notre égo en prend un sacré coup. Mais ça permet d’aller jusqu’au fond des choses et ne plus sur-jouer, ne plus se mentir ni se trahir lorsqu’on lâche vraiment prise sur nos fonctionnements toxiques et nos prises de risques souvent inconscientes.
+ que la destination, c’est le chemin qui est important et je rajouterai « la compagnie », c’est à dire bien choisir ceux qui nous accompagnent sur notre chemin 😉💁🏽♀️